Zone de libre- échange continentale africaine (Zlecaf)
Enfin une bonne nouvelle depuis la série de celles relatives à la survenance du COVID-19. La tendance aux mesures d’exception et autres revirements émoussait déjà tout espoir à des mouvements de vie dialectique, tellement nous devenions habitués à voir tout se fermer autour de nous. Mais je commence par me convaincre de ce que l’Afrique malgré les stigmates et les clichés peut encore faire rêver.
En effet, le Chef de l’Etat ghanéen vient de procéder à la remise officielle du Siège de la Zone de libre- échange continentale africaine (Zlecaf). Se rendre compte que l’Agenda 2063 de l’Union Africaine se déroule malgré la survenance soudaine et brutale de la COVID-19 est non seulement réconfortant mais surtout accroit l’admiration qu’il peut être juste de porter pour certains actes qui tranchent d’une traditionnelle et rébarbative torpeur dans un ambiant et aliénant suivisme.
Cependant, il est utile de distinguer et de remonter que 2 grands défis se dressent devant la Zone de libre-échange continentale africaine : la production et la distribution.
Dans le cadre de la production en Afrique, il faut rappeler qu’aucune stratégie marketing ne supplante celle de proposer aux peuples, des biens de consommations et de services qui répondent à des besoins en harmonie avec leurs cultures sociétales. Ainsi, la problématique revient s’interroger sur notre capacité à créer un système de production qui tient compte du système des valeurs propres à l’Afrique. Ne pas travailler dans ce sens, reviendrait à continuer à produire pour les Continents ‘’dits développés’’, comme c’était déjà le cas depuis les années de colonisation. On peut citer : le coton, le cacao, les noix d’anacarde, l’ananas, le pétrole et le gaz, l’uranium, la bauxite etc. Par exemple, pendant que l’Afrique se fait appeler plus grand producteur de coton au monde, il est d’une part surprenant de voir ce continent importer la quasi-totalité de ses produits textiles et d’autre part insultant de savoir qu’elle importe chaque année pour plus du milliard de dollars de vêtements usagés.
Dans le cadre de la distribution, nous notons que pendant que la colonisation a mis en place un système des transports orienté vers l’acheminement des produits sur l’occident, il est difficilement concevable qu’à ce jour nos pays, peinent encore à redéfinir un système des transports avec des réseaux appropriés pour inter imbriquer l’Afrique et lui donner une chance de partage de ses ressources et de ses valeurs. Il est encore plus facile d’aller de Dakar, de Cotonou et de Pointe Noire à Paris qu’il ne l’est de partir de Dakar pour Antananarivo, de Cotonou à Ndjamena, ou de Pointe Noire à Mogadishu. Il est difficile d’envoyer ou de recevoir des marchandises par la mer entre Cotonou et Malabo mais si facile de le faire entre Cotonou et Marseille.
Si des efforts ne se font pas dans le sens d’accompagner l’Union Africaine à définir des foyers de productions en adéquation avec un système des valeurs africaines, nous assisterons à l’aménagement d’un marché interne pour la libre circulation de produits d’expertises étrangères et dont les bénéfices renforceront les économies étrangères. Qu’il nous souvienne encore des effets de la globalisation sur nos cultures, de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act) dont seule l’Amérique profite, etc.
Je voudrais convier tous les peuples africains à une prise de conscience collective et plus particulièrement les cadres et les décideurs africains à donner le meilleur d’eux même pour offrir les meilleures conditions à la réussite d’une Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) au service exclusif d’une Afrique qui en a plus que jamais besoin.
Dans ce registre, il est admiratif de reconnaitre l’expertise constamment croissante de l’ASECNA dans la mise à disposition de l’espace aérien africain des outils de plus en plus performants comme c’est le cas par la fourniture de services de navigation avancés par satellite dans la région Afrique et Océan indien (AFI), devenant ainsi le premier fournisseur de services de type SBAS (Satellite-Based Augmentation System) dans cette partie du monde.
OUI !!! NOUS SOMMES CAPABLES. POURQUOI PAS ???
Prudencio BEHANZIN